J’suis pas naïve, j’ai certes un peu foncé tête baissée dans des études un peu bouchées. Si jamais je n’y arrive pas, je sais qu’il y a une sortie au bout de ce tunnel sans fin, et ce tunnel, ce sont mes études. Ce quelque chose que je n’ai absolument jamais aimé, à part peut-être sur la fin, puisque j’ai choisie ce que j’aime faire. Mais petite, je ne comprenais pas cet acharnement, j’étais totalement fermée. Je ne voulais pas apprendre.
La seule chose que je faisais, et que je me souvienne, ce sont les fenêtres de l’école, que je regardais rêveuse. Je me souviens aussi d’avoir été la seule gamine à dessiner tranquillement dans un coin de la cour. J’étais pas seule pourtant, j’avais des amis. Mais je me méfiais quand même toujours. Les gens se moquaient parfois de moi. Oui, ça m’a renfermé pendant longtemps, mais comme ça, je sais comment éviter les gens cons
C’est ce qui m’a construit, ces moqueries, ces coups de pieds qu’on m’a fait quand je rentrais dans le bus. Je me souviens parfaitement de ces insultes gratuites au collège. Et puis finalement, je m’en suis complètement foutues ! Je n’avais plus peur de la honte, parce que je vivais pour moi et mes amis, à fond. On faisait des paris bêtes et drôles, qui nous font dire aujourd’hui «bordel, qu’est-ce qu’on en a fait des conneries !». Ma vieille, Elisa, qui a vécu des trucs sans queue ni tête avec moi, mais c’est ça qui affiche notre sourire, maintenant.
Je n’oublierai jamais ce bon vieux temps, même du haut de mes petits 23 ans, mais j’ai toujours des coups de vieux, alors qu’est-ce que ce sera dans 40 ans ? Quand je ferais des rétrospectives... J’aurais toujours ce même sourire affiché, oui, malgré les aléas de la vie, parce que je suis enfin prête à serrer les coudes, serrer les poings et vivre encore plus que je ne le fais déjà.
J’suis une fille complètement folle, grâce à des copains complètement fous. Qui sont encore là ou pas, je ne ferai que des remerciements, même s’ils m’ont oublié, même si je suis partie, même s’ils me renient, même si on ne se voit plus.
Et je remercierais toujours ceux qui me supportent encore dans des moments de stress intenses, parce que c’est dans ces moments là où je suis la pire ! Et c’est aussi pour ça que je suis certaines de ce que je vais vivre après, parce que ce sera une porte de soulagement gigantesque que j’aurai enfin ouverte. Avec joie, sans pudeur, avec une sincérité totale.
Je disais que j’étais en apnée, dans un article précédent, sur fb, là je sais que je pourrais respirer. Je suis au seuil. Je suis au bord de la falaise, prête à crier et entendre l’écho de ma voix.
23 ans, rien que le quart de ma vie, j’suis qu’une pauvre petite introduction, dira-t-on, mais bordel, elle promet !
Je sais, oui je sais ce qui m’attends. Parce que je n’attendrais pas que des miracles se fassent, ni que les gens le fassent à ma place, et je ferais en sorte de vivre l’avenir que je veux voir en face de moi, malgré les soucis.
Mon chemin est tout tracé, même plein d’embûches, malgré les choix difficiles à faire, mais je m'en fous : c’est moi qui vais décider.
Plus que jamais.
I'm ready.